Je ne sais pas où on va mais...
Ces dernières semaines, la politique nationale m’a souvent laissé perplexe : on mélange souvent tout et n’importe quoi. On a droit à une inflation verbale que rien ne semble pouvoir arrêter : la crise que nous vivons TOUS a des répercutions sur tous les sujets qui nous entourent. Un effet d’aubaine que certaines personnes n’hésitent pas à utiliser pour justifier tous les comportements, toutes les démagogies, tous les extrémismes : j’ai assisté l’autre jour à Annecy, pantois et interdit, à un « incident » où un monsieur, la cinquantaine, tout ce qu’il y a de plus banal, qui passait sur un trottoir s’en est pris verbalement et violemment à une jeune agent de police municipale en train de verbaliser un véhicule en infraction… La jeune femme est restée admirablement stoïque et imperturbable face au comportement d’un de nos « concitoyens » : depuis quand ne respectons nous plus les forces de l’ordre ?! Un autre soir, une dizaine de jeunes contrôlés par les forces de l’ordre ont eu un comportement et des propos inadmissibles à l’égard de la police : avec mon épouse nous avons été féliciter les 2 policiers pour le calme dont ils avaient fait preuve. 5 minutes plus tard les jeunes revenaient à la charge physiquement et verbalement contre les 2 policiers pour provoquer : résultat un jeune interpelé devant ses camarades qui réclamaient la clémence pour ce pauvre jeune mineur qui allait devoir subir le courroux parental si ceux-ci devaient venir chercher leur gentil fils au poste…
Débute aujourd’hui une grève dite générale, une grève qui échapperait aux syndicats, une grève contre la réforme des retraites : c’est vrai aussi, pourquoi modifier quelque chose qui ne marche pas ? Ai-je été le seul à entendre depuis si longtemps : « de toute façon il y a peu de chance que vous ayez une retraite… » Et l’on entend ensuite dire que la jeunesse actuelle ne veut pas être une jeunesse sacrifiée… J’ai toujours cru qu’une jeunesse sacrifiée ne pouvait l’être que par les guerres ou les épidémies…
C’est pourquoi j’ai choisi de retranscrire ici des extraits de deux éditos qui décrivent assez bien la situation actuelle de notre pays (celui de Franz Olivier GIESBERT dans le Point) et certaines démagogies (celui d’Alain Veyret dans l’Eco des Pays de Savoie).
« Nous sommes, depuis Clovis, disons nous, le pays le plus intelligent de la planète. Une sorte de phare de l’humanité que le monde entier admire… La preuve, nous sommes à juste titre la première destination touristique des Terriens, qui viennent de tous les continents visiter nos monuments. Il n’y a pas à tortiller, nous sommes un cadeau des dieux. C’est pourquoi nous savons mieux que tout le monde. (…) Jadis nous naissions anciens combattants. Aujourd’hui, nous sommes grévistes de père en fils. Surtout là où l’emploi est sûr, comme à la RATP, à la SNCF ou à Marseille, où les dockers font tout pour naufrager leur port, pour le plus grand bonheur de ses grands rivaux, Gênes et Barcelone, qui lui taillent des croupières. C’est pourquoi tant d’entre nous tiennent comme à la prunelle de leurs yeux à la retraite à 60 ans. Que nous soyons seuls au monde à la conserver, c’est bien la preuve qu’une fois encore nous avons raison… » F.-O.G. – Le Point du 7 octobre 2010.
« …Tout et son contraire encore et toujours dans la rue, puisque la démocratie ne semble plus réservée aux urnes et aux représentants élus. Martine Aubry, en janvier, dans un éclair de lucidité, déclarait inéluctable le passage à 62 ans de l’âge de la retraite, quelques semaines plus tard, passée à la moulinette politicienne elle se retrouve à la tête des cortèges contre une réforme à l’évidente nécessité. Tout et son contraire : alors qu’une partie de la classe politique et pas seulement à gauche, vitupère contre le bouclier fiscal, cause de tous nos maux, c’est un silence général qui plane sur le coût budgétaire des 35 heures qui pèse directement sur nos finances pour 25 Milliards d’euros annuels, 10 ans après ! Soit 50 fois le coût du bouclier fiscal !... » Alain Veyret – l’Eco des Pays de Savoie.
Pas grand-chose à rajouter, si ce n’est que depuis mai 68, l’on s’évertue à faire croire à nos concitoyens que c’est en ne respectant rien que notre société se portera mieux, et que c’est en ne travaillant pas que l’on vivra mieux… Je n’ose pas poser la question « qui pour le croire… »