Fusion à 13… suite et fin ?
La fusion tant voulue par le représentant de l’Etat, d’abord à 4 puis à 13 est en passe d’échouer.
Et comment pourrait-il en être autrement ?
Comment peut-on vouloir réussir une telle entreprise uniquement sur des bases financières ?
Comment peut-on vouloir réussir une telle entreprise alors que rien n’a été fait, en la matière, depuis 15 ans, dans un manque flagrant de vision d’avenir ?
Comment peut-on vouloir réussir une telle entreprise avec des élus qui attendent un « juste retour des choses » estimant que les « petites » communes devraient être reconnaissantes… ?
Une fusion des communes, je n’ai cessé de le dire, ne peut être en « valeur absolue » qu’une bonne idée. Il n’y a pas besoin d’avoir fait Saint Cyr pour le comprendre.
Malheureusement aujourd’hui tout le monde a le vécu de l’agglo, on sait que la construction de l’agglomération n’a pas été un parcours de santé, qu’aujourd’hui encore elle est une addition de communes et non une pensée unique.
Ce mandat a d’ailleurs débuté comme le précédent : le président a voulu fonctionner uniquement avec les maires des communes et non avec toutes les listes représentées…
Mais là où ça devient une fausse bonne idée c’est quand on présente cette fusion comme une obligation (on n’a pas le choix ?!), quand on joue à vouloir faire peur... voire quand on parle uniquement de finances.
Personne ne nous a fait « rêver » avec ce projet… par contre on a depuis le début le sentiment qu’on ne nous disait que ce qu’il fallait nous dire… prendre connaissance de ce projet par la presse marquait déjà un bien mauvais départ…
Qui depuis 15 ans a initié un rapprochement des communes ?
Qui depuis 15 ans a œuvré pour faire travailler ensemble les 13 communes ? Personne, et surtout pas la ville centre. Ou plutôt si : seules les communes de Metz Tessy et Epagny ont donné l’exemple ! N’ont-elles pas réalisé, entre autres choses, un gymnase toutes seules sans l’aide de personne ? Et l’on veut nous faire croire qu’elles ne pourront pas s’en sortir sans la fusion à 13…
La ville centre de notre agglomération n’a pas donné l’exemple :
- Annecy a décidé de réaliser une nouvelle cuisine centrale sans même regarder si celle de Seynod (sous utilisée) ne pourrait compenser.
- Annecy a décidé de réaliser son nouveau centre horticole à Vovray sans se demander s’il ne faudrait pas que ce soit un site d’agglomération.
Et d’un seul coup d’un seul parce que les finances, pour cause de baisse prévisibles des dotations de l’Etat, vont obligatoirement devenir beaucoup plus difficiles à gérer, tout le monde d’un seul cœur devrait être trop heureux de fusionner avec la ville centre ?!
Une démarche qui manque singulièrement d’humilité.
Un projet de fusion au flou artistique entretenu :
- Il n’y a aucun projet d’avenir en commun : superposez tous les projets des 13 communes jusqu’en 2020, ajoutez le Plan Pluriannuel d’Investissement dans un grand pot commun… et ça ira bien comme ça. Un peu juste non ?
- Tout le monde sera protégé par une belle charte qui engagera « moralement » tout le monde à se respecter les uns les autres… jusqu’en 2020. Après, advienne que pourra !
- La loi fixe la représentativité de chaque « ancien » conseil au sein du nouveau conseil… jusqu’en 2020. Après… la constitution des listes pour les municipales d’Annecy en 2020 sera ce qu’elle sera !
Je ne vous parle même pas des 353 élus des 13 communes que l’on conservera pour ne pas faire de vagues et dont seuls 117 seraient réellement plus ou moins impliqués tant que faire se peut.
- La partie finances : enfin du concret, du brut, du réel, du précis !
Là on a le plein de chiffres : convergence et harmonisation fiscale sur les 3 taxes, baisses des dotations programmées, projection financière…
Et les grands gagnants seraient : Annecy et Cran Gevrier, qui pourraient profiter fiscalement de ce projet.
Et les grands perdants seraient : Annecy le Vieux et Poisy, qui pourraient pâtir fiscalement de ce projet.
J’ai pu lire dans un quotidien local que l’on prévoit déjà l’échec de la fusion à 13 puisque l’on sait déjà qu’une fusion à 6 permettrait une « non baisse » des dotations de 11 millions d’euros sur 3 ans dont 8 rien que pour Annecy »…
- Dans le flou entretenu, l’ensemble des scénarii reste une information réservée à quelques-uns.
- On continue à répondre "finances" pour obtenir un engagement définitif de perte d’autonomie et le bonheur certain de devenir un simple quartier annécien.
- Surtout on a de plus en plus de mal à cacher que ces projets de fusion sont surtout pris en compte avec comme objectif l’intérêt principal de la ville centre.
Les villes ayant la plus forte volonté de fusionner sont celles avec un niveau de services et d’infrastructures élevé, un choix qu’elles ont fait et qui a donné lieu à bien des inaugurations (…). Mais ces choix passés vont coûter de plus en plus chers dans les années à venir car pris en charge de plus en plus par les populations puisque ce sera de moins en moins par l’Etat.
Considérant que les populations des autres communes profitent desdits services et infrastructures (…), elles attendent ce fameux « juste retour des choses »… le sacrifice en leur faveur en quelque sorte, au nom de la sacro-sainte "solidarité", l’argument imparable sous peine de passer pour des élus sans cœur, égoïstes et forcément anti-social…
Ça, c’est de la fusion d’amour ou je ne m’y connais pas…