Le projet de Fusion à 6 Communes

La fusion à 13 ayant échoué (de manière bien prévisible et non sans laisser des traces...) on passe par la petite fusion à 6 : Annecy le Vieux, Annecy, Cran Gevrier, Meythet, Pringy et Seynod. Chacune de ces communes ayant des raisons bien diverses de l'envisager.

En ce qui concerne notre ville de Seynod, je suis intimement persuadé que le tournant de la fusion que l’on nous propose impose à Seynod de faire un choix simple et déterminant.

 

* Le choix de la facilité et de l'urbain :

- se diluer dans Annecy et ses services extrêmement bien structurés (le maillage réalisé ces 15 dernières années par l’intermédiaire de la C2A, donne un service à la population très fin mais avec un coût de fonctionnement élevé pour les citoyens d’Annecy ET de son agglomération).

- en profiter pour Seynod de faire disparaître (diluer là aussi) un endettement qui pèse sur les dépenses que l’on voudrait pouvoir réaliser et sur la trésorerie.

- donner à Seynod un caractère définitivement et purement urbain, permettant la poursuite d'un développement de l’urbanisation.

 

* La vision d’un avenir et la préservation de sa part rurale :

- Seynod doit elle-même organiser sa propre fusion, mais encore faut-il avoir une vision, une volonté et la capacité d’inventer quelque chose qui soit propre à notre ville… Encore faut-il avoir la volonté de travailler sur du long terme et pour le bien de ceux qui viendront bien plus tard…

- Seynod doit se rapprocher des communes qui se situent au sud de l’agglomération : je comprends bien malgré tout pour discuter avec les élus de ces communes que Seynod fait peur. Seynod fait peur pour ses dépenses, Seynod fait peur pour son endettement, Seynod fait peur pour son urbanisation affolante…. alors je comprends que peu de ces communes ne souhaitent envisager un rapprochement… Je suis persuadé de l'intérêt que pourrait provoquer un changement de discours et de politique. 

- Seynod est une des rares villes de l’agglomération à avoir le potentiel nécessaire pour réaliser cette démarche. Seynod est située en périphérie de la C2A, elle a une population jeune, une partie urbaine, une partie rurale, des terrains, des agriculteurs, un millier d’entreprises, des services expérimentés etc…

 

Je ne suis pas opposé à une fusion avec les 5 autres communes, et si la population seynodienne doit valider cette solution alors nous irons avec la même force et la même volonté.

Mais, comme pour beaucoup d’élus, pas à n’importe quel prix !

Il n’est pas envisageable d’aller vers cette fusion sans qu’un certain nombre de questions soient résolues.

- des objectifs de baisse de dépenses de fonctionnement chiffrées : si la fusion doit juste permettre de continuer à dépenser comme « avant » à quoi bon ? Si la fusion est envisagée pour ne rien changer et garder les pratiques du « bon vieux temps » on manquera l’objectif principale de ces démarches.

- quid de l’urbanisation de la future entité ? Alors que le Maire d’Annecy a annoncé en réunion de bureau à la C2A qu’Annecy ne construirait plus de logements sociaux (hormis ceux déjà programmés), le Préfet de Haute Savoie a récemment demandé par courrier aux maires que les programmes immobiliers soient prévus avec 1 à 2 étages supplémentaires : quel est la position de la ville d’Annecy sur ce point ? A-t-elle évolué… ?

- Un exemple des particularités de Seynod, la future gendarmerie : en cas de fusion, la commune nouvelle passerait en zone police… (même si « apparemment » le PSIG resterait sur Seynod) que deviendrait ce projet ? Les contraintes et attentes des policiers et des gendarmes ne sont pas réellement compatibles en la matière.

- Fusionner pour quel projet ? J’attendrais des contours clairs et pas un baratin discours du type « la vie sera plus belle et nous nous battrons pour une qualité de vie préservée dans un environnement toujours plus beau…. ». Il est obligatoire que l'on arrive à un projet de vie commun qui prendra en compte et maintiendra les identités de chacune des communes.

- Enfin et surtout, une consultation populaire : ces projets sont nés soudainement (…) après les dernières élections municipales et les différentes populations n’ont donc pas pu donner leur avis sur ces modifications fondamentales.

Nous n’avons donc aucune légitimité à prendre cette décision sans l’avis du peuple !

Alors bien sûr, on me répondra que nous sommes élus pour décider… mais sommes-nous élus pour décider seuls de l’aliénation de notre ville ? Non à aucun moment.

Si l’on ne veut pas faire preuve de despotisme, si on veut entraîner la population dans ce mouvement (et non lui faire subir une décision de quelques-uns), si l’on est si convaincu des bienfaits de cette décision définitive… alors il n’y aura aucune difficulté à convaincre bien plus de la moitié de la population !